Charles juliet - lambeaux
En effet, dans la première partie, il évoque, dans un portrait enquête, sa mère Hortense Juliet, qu’il n’a jamais connue. Celle dont pourtant il raconte la douloureuse histoire, celle dont il retrace ses pensées, ses hésitations et ses doutes, à partir de témoignages de personnes qui l’ont connue. Le dialogue avec une morte permet à l’auteur de ressusciter celle qui lui a donné la vie. C’est un moyen pour lui de faire connaissance avec elle. C’est d’ailleurs ce qui fait la principale particularité de cette biographie car il s’adresse directement à elle par l’emploi de la 2e personne du singulier. Alors que l’on attend pour une biographie l’emploi de la 3e personne du singulier.
Il brosse également le portrait de Félicie Ruffieux, sa mère adoptive et aimante. L’auteur tient à souligner ce qui est admirable chez cette femme exemplaire, nommée par son fils « la toute donnée ». Il lui rend hommage dans ce livre.
Cette œuvre est novatrice : l’auteur s’est contraint à employer la 2e personne du singulier. Il s’adresse aux deux personnages principaux dans un long monologue, seul le présent est employé et il n’y a aucun dialogue. Ce choix dévoile l’intensité de la relation de l’auteur et de ces deux femmes : l’histoire tragique de l’une et l’abnégation de l’autre et son amour filial pour elles.
Né le 30 septembre 1934, Charles Juliet est placé, à l'âge de trois mois, dans une famille de paysans suisses. En 1946, il entre à l'Ecole militaire préparatoire d'Aix-en-Provence qu'il quitte en 1954 pour entrer à l'Ecole de Santé Militaire de Lyon.
En 1957, il abandonne ses études de médecine pour se consacrer entièrement à l'écriture. Le premier tome de son "Journal" paraît en 1978.
Voilà ce qu'on pourrait dire de plus factuel sur cet auteur qui néanmoins permet d'éclaircir certains points de cette autobiographie. C'est aussi un poète, marqué par le traumatisme de son enfance. (à lire