Charles maurras
Né à Martigues(Bouches-du-Rhône), le 20 avril 1868.
Issu d’une vieille famille provençale, atteint de surdité dès l’enfance, Charles Maurras grandit dans un milieu traditionaliste et fit ses études au collège catholique d’Aix-en-Provence. Venu adolescent à Paris, il se voua à l’étude des humanités gréco-latines ; à dix-sept ans il publiait son premier article dans les Annales de philosophie chrétienne. Il devait collaborer par la suite à différents journaux et revues : L’Événement, La Revue bleue, La Gazette de France, La Revue encyclopédique. Il s’y faisait le chantre d’une conception classique de la « véritable » pensée française, contre les excès irrationnels du romantisme, qu’il considérait comme une forme de décadence. Marquée par le même traditionalisme, sa pensée politique en fit le défenseur d’un patriotisme, que Maurras qualifiait lui-même de « nationalisme intégral » et qui repose sur la condamnation sans appel des erreurs commises depuis la Révolution, le rejet de tous les principes démocratiques, jugés contraires à l’inégalité naturelle, le retour enfin à une monarchie héréditaire.
Son militantisme devait conduire Charles Maurras à créer le groupe des Néo-monarchistes et à fonder, en 1899, la revue de L’Action française. Militant en faveur du catholicisme comme principe d’ordre social, mais agnostique par convictions personnelles, Maurras allait s’attirer les foudres de l’Église, qui condamna L’Action française en 1926 et mit à l’index plusieurs des livres de l’écrivain, dans une œuvre qui comporte de nombreux titres : Le Chemin de Paradis (1895), Trois idées politiques (1898) jeyrome Il eut une grande influence sur une partie de la jeunesse, celle qui se groupa dans le mouvement des Camelots du roi.
Charles Maurras, qui avait dénoncé dès après la Première Guerre mondiale l’insuffisance du traité de Versailles et condamné, par antigermanisme, la politique de rapprochement avec l’Allemagne menée par Briand, devait