Charmide platon
— Comme tu vois, lui dis-je.
— On nous a rapporté ici, ajouta-t-il, que l’affaire a été chaude et qu’elle a coûté la vie à beaucoup de gens de notre connaissance.
— Le rapport est assez juste, dis-je.
— Tu as pris part à la bataille ? demanda-t-il.
— J’y ai pris part.
— Viens t’asseoir ici, dit-il, et raconte-nous la chose ; car nous n’avons pas encore de renseignements exacts. »
En disant cela, il m’entraîne et me fait asseoir près de Critias, fils de Callaischros. Je m’assis donc en saluant Critias et les autres ; puis je donnai des nouvelles de l’armée, en réponse aux questions qui me venaient de tous côtés.
II. — Quand nous en eûmes assez de parler de la guerre, je les questionnai à mon tour sur ce qui se passait à Athènes : où en était à présent la philosophie ? et parmi les jeunes gens, y en avait-il qui se distinguaient par leur savoir ou leur beauté ou par les deux à la fois ? Alors Critias, tournant les yeux vers la porte et voyant entrer quelques jeunes gens qui se disputaient et derrière eux une autre bande : « Quant aux beaux garçons, Socrate, me dit-il, je crois que tu vas être renseigné tout de suite ; car ceux qui entrent sont les précurseurs et les amants de celui qui, à présent du moins, passe pour le plus beau, et