Commentaire : Charte de la commune de Laon 1128 « L'émeute qui finit par étrangler ou détrôner un sultan est un acte aussi juridique que ceux par lesquels il disposait la veille des vies et des biens de ses sujets. » (Jean Jacques Rousseau). Dans le cas présent les émeutes de Laon ont, en effet, conduit à un acte juridique qui est la Charte de la commune de Laon. La charte est un document qui se présente comme une sorte de cessez le feu. En d'autres termes il y sera inscrit les droits et les devoirs des deux parties. Ceux du seigneur et ceux des bourgeois. Par une charte accordée par le roi ou le seigneur, garantissant les libertés de la ville, ainsi que son gouvernement par un maire et des jurés. La charte de Laon est datée de 1128. L’épisode communal de Laon s’inscrit dans un climat général de bouleversements sociaux aux XIe et XIIe siècles. L’assassinat de l'évèque montre à quel point les émeutes ont pu être violentes. Guibert de Nogent a retranscrit les faits dans son autobiographie, la première depuis saint Augustin, laissant transparaître des violences de grande importance. La commune est définie comme une association dotée de la personnalité civile, constituée par des habitants d'une ville, et qui se caractérise par un serment de protection et d'aide mutuelles. Plus précisemment, il s'agit d'une ville bénéficiant de franchises importantes et que les bourgeois avaient souvent le privilège d’administrer eux-mêmes. L’instauration d’une commune, en faisant cesser les troubles, est une institution de Paix. Le roi est très faible, l’Eglise est en pleine mutation et est en train de reprendre la situation en main. Le pouvoir est exercé par les seigneurs, le rapport féodo-vassalique est militaire, il n’y a pas de place pour le monde de l’échange, de l’économie. L’arrivée des échanges bouleverse et est violente. Les causes sont qu'au 11ème siècle, il y a un bouleversement des techniques. Il est développé des nouveaux socques par conséquent la production