Chabalier
Anaïs

René
Chateaubriand

C'est en mille huit cent deux que François-René de Chateaubriand met en scène dans un roman partiellement autobiographique intitulé René, un personnage souffrant du vague des passions, mal propre au courant littéraire romantique de l'époque. Ce mouvement qui réclame la libre expression de la sensibilité et exalte le goût du mystère se reflète dans la personnalité du personnage principal qui a crée autour de lui un véritable énigme. Le passage qui nous intéresse se situe au début du roman, au sein de l'incipit et met en scène la fin du silence de René, qui raconte enfin l'histoire de ses sentiments. Le passage qui nous intéresse constitue l'incipit du roman et au delà du fait qu'il ancre le récit, il semble qu'il en révèle un peu trop sur ce dernier. Il s'agira donc de comprendre en quoi ces révélations anticipées font entrevoir tout le problème de l'œuvre: l'absence de but.
Pour cela, nous commencerons par mettre en avant le statut d'incipit de ce passage en prouvant que ce dernier est en bonne et due forme mais aussi, en n'omettant pas de souligner que ce préambule de roman constitue aussi une fin. Puis, nous insisterons sur le cadre dans lequel se déroule le récit puisqu'il semble semble être en harmonie avec René et qu'il symbolise, d'un certain point de vue, les oppositions du personnage. Enfin, nous analyserons l'objectif sous-entendu de cet incipit, en montrant qu'il a parfois la forme d'une scène de jugement et que sa visée est moralisatrice.

Si le rôle de l'incipit est avant tout d'ancrer le récit, il semble que celui de René soit en bonne et due forme, même s'il ne lève pas totalement le voile sur le personnage principal. Les deux premières phrases de ce préambule créent une analepse permettant au lecteur de situer René dans l'œuvre. Dans la phrase qui ouvre le récit, l'emploi de temps différents est successif et permet de résumer le passé de René tout en respectant la chronologie des évènements. La deuxième