Chateaubriand
Celui que ses sœurs et sa mère appelaient Fanchin fut mis en nourrice chez sa grand-mère maternelle, à Plancoët. En 1771, il revint dans la demeure de Saint-Malo, alla à l’école élémentaire des sœurs Couppart.
Ses premières années furent celles d'un enfant abandonné aux domestiques, qui se battait avec les polissons sur la grève, qui éprouvait déjà son audace en traversant la jetée sans rambarde quand les paquets de mer la submergeaient pour mieux sentir après la vigueur d’être en vie, qui passait des heures à contempler la mer en écoutant « le refrain des vagues », ou qui se livrait à des lectures clandestines et nocturnes. En 1777, toute la famille s'installa au château de Combourg qui, au sud de Dol, entre Fougères et Dinan, dresse son imposante silhouette féodale près d'un étang, dans un paysage de bois, de landes et de cultures pauvres.
Le jeune « chevalier », destiné à la marine, fit, de 1777 à 1781, des études assez décousues au collège de Dol, passant ses vacances annuelles à Combourg avec sa sœur Lucile, nature tendre et maladive. En 1782, il entra au collège de Rennes pour préparer l’examen probatoire de garde-marine qu’il devait passer à Brest, l’année suivante. Mais, à Brest, il se rendit compte qu’il n’avait aucun goût pour la carrière d’officier de marine, et revint, sans qu’on l’y attende, à Combourg où il annonça son intention de devenir prêtre. En réalité, il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait faire dans la vie et chercha