Chateaubriand
bien
un brin lourd... Cette anecdote procure donc, en premier lieu, une image, une vision de la vie sur un voilier au XVIIIème siècle.
Mais cette description nécessite d'abord celle du cadre, en l'occurrence l'océan, immense et infini. Chateaubriand lui fait une large place, s'étendant en une longue énumération sur tout ce que n'a pas la mer, à l'inverse de la terre. Les premiers mots sont "Sur ce chemin de l'océan"; ils montrent qu'aux yeux de l'auteur la mer est une voie de passage, une route, comme il le dit peu après. Et c'est à partir de cette métaphore qu'il peut écrire qu'on n'aperçoit le long de ce chemin "ni arbres, ni villes, ni tours, ni clochers, ni tombeaux", tout attributs des chemins terrestres. Cette énumération par la négative, qui suit un ordre d'importance croissante -selon les critères humains usuels-, commençant par les plantes, puis les lieux d'habitation, petits, puis grands, puis les édifices voués à la défense, donc à la guerre, puis à la religion, et se terminant par l'évocation des splendeurs romaines, cette énumération donc, niant les causes de l'orgueil humain, désigne clairement la nudité de l'océan.