chercheur
« Dans l’hémisphère droit (…) se trouve la carte du corps la plus complète et la plus synthétique sur l’état du corps à chaque instant, dont puisse disposer le cerveau. Le lecteur peur se demander pourquoi cette carte est restreinte à l’hémisphère droit au lieu d’être distribuée sur les deux hémisphères ; le corps n’est-il pas constitué de deux moitiés symétriques ? La réponse est que chez l’homme, de même que chez les animaux, les fonctions semblent être distribuées de façon asymétriques sur les hémisphères cérébraux, la raison étant probablement qu’il vaut mieux qu’il n’y ait qu’un centre de décision final lorsqu’il faut choisir une pensée ou une action. Si les deux côtés du cerveau devaient intervenir à égalité dans le déclenchement des mouvements, vous pourriez fort bien voir surgir un conflit – votre main droite pourrait interférer avec la gauche, et vous auriez beaucoup moins de chances d’avoir une bonne coordination des mouvements, dès que ceux-ci concerneraient plus d’un membre. Dans le cas de toutes sortes de fonctions, leur localisation restreinte à un hémisphère est certainement plus avantageuse ; les structures cérébrales les desservant sont alors dites dominantes. L’exemple de la dominance le plus connu se rapporte au langage. Chez plus de 80% des gens, y compris chez de nombreux gauchers, la fonction du langage dépend de structures situées dans l’hémisphère gauche. Un autre exemple de dominance, cette fois-ci se rapportant à l’hémisphère droit, concerne la perception des informations sensorielles en provenance du corps : la représentation de l’état fonctionnel des viscères, d’une part, et celle de l’état fonctionnel des muscles squelettiques des membres, du tronc et du visage, d’autre part, se combinent en une carte dynamique coordonnée. (…) La représentation de l’espace en dehors du corps, de même que les processus émotionnels, font l’objet d’une dominance hémisphérique