Chevalier courtois vs chevalier épique
Au cours du XIe siècle, dans tout l’Occident chrétien, se développe une nouvelle caste de chevaliers dont la fonction est de se rassembler autour des maîtres de pouvoir, les aidant à défendre le territoire et à maintenir la paix.
Il faut faire différence entre le chevalier épique de la chanson de geste et le chevalier courtois, le chevalier épique qu’on voit dans La Chanson de Roland, est donné d’une force surhumaine capable de résister toutes sortes de souffrances physiques ou morales, il se distingue par la loyauté à son seigneur, il est élu pour sa perfection et représente toujours une collectivité dont l’existence est en jeu, comme Roland qui lutte contre les Sarrasins et contre son propre beau-père Ganelon, pour essayer de vaincre la fin ; la souffrance et la mort sont nobles lorsqu’elles sont subies pour Dieu, un moment très émouvant du récit et recèle une leçon dictée par la vision religieuse et féodale de la société.
Pour parler du chevalier courtois, il faut d’abord parler de la courtoisie, il s’agit d’un idéal de conduite à tenir a l’égard des dames et des demoiselles. C’est un code social qui inverse la hiérarchie traditionnelle et qui place la dame en position de supériorité par rapport à son chevalier. En échange de la dévotion totale qu’elle attend de lui, elle lui accorde son amour, plus souvent symbolique que concret. À partir du XIe siècle dans le sud de la France et du XIIe dans le nord, la société féodale ajoute une nouvelle valeur à l’idéal chevaleresque : le service d’amour, qui met les préoccupations amoureuses au centre de la vie comme Lancelot, épris de la reine Guenièvre, femme du Roi Arthur, est au service de sa dame tel un vassal obéissant à son suzerain, mettant toutes ses capacités et ses forces pour satisfaire ses ordres. L’image de la dame autoritaire et exigeante en face d’un chevalier soumis s’impose alors, n’hésitant pas à faire sourire des excès et des