Christian byk, « l’euthanasie en droit français »
Revue internationale de droit comparé. Vol. 58 N°2,2006.
Introduction :
À l'origine, l'euthanasie « "eu" (bonne) et "thanatos" (mort) » désigne l'acte mettant fin à la vie d'une autre personne pour lui éviter l'agonie.
Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, l'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer - particulièrement par un médecin ou sous son contrôle- le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables.
Mettre fin a la vie pour procurer une bonne mort, une mort douce, s’inscrit pleinement dans la mission du droit pénale, qui établit la liste des interdits majeurs qu’il ne faut pas transgresser pour ne pas être sanctionné.
La question qui se pose, est de savoir si l’euthanasie est considérée comme étant une atteinte aux valeurs essentielles à l’Homme que sont la vie et la dignité ?ou bien peut-il au contraire s’interpréter comme la marque du respect de la vie dans la dignité ?
Christian BYK a élaboré le plan suivant afin de mettre au clair le sujet de l’euthanasie :
1- Permettre à la personne de se réapproprier sa mort
A- la politique des soins palliatifs
B- le refus de l’acharnement thérapeutique
2- le droit a l’euthanasie dénié
A- l’euthanasie reste une transgression à l’interdit de tuer
B- le soulagement de la souffrance comme limite à la répression de certains comportements « euthanasiques » ?
I. Permettre à la personne de se réapproprier sa mort :
A- la politique des soins palliatifs :
Le devoir du médecin ne s’arrête pas au stade de procurer au malade des traitements curatifs conformément au principe de la médecine, il doit veiller sur lui jusqu’aux derniers moments de sa vie.
Ces soins palliatifs sont définis comme étant des soins actifs et complets donnés aux malades dont l’affection ne répond plus au traitement curatif.
Ils ne hâtent