Cindy sherman
L'art conceptuel ne fait pas partie d’une période précise dans l'art contemporain, ni d’un mouvement artistique structuré ou même d’un groupe d'artistes précis. Ceci étant, on peut tout de même dater ce courant artistique dans les années 60/70.
L’Art conceptuel n’est pas un mouvement structuré, ni même une tendance univoque. Il concerne plutôt des artistes qui ont pour première exigence d'analyser ce qui permet à l’art d’être art, analyse qui elle-même se conduit selon deux grandes orientations.
D’une part, pour des artistes comme Sol LeWitt et Dan Graham, l’Art conceptuel est fondé sur l’affirmation de la primauté de l’idée sur la réalisation. En conséquence, tout un pan de l’histoire de l’art peut être qualifié de "conceptuel", depuis le 15e siècle avec l'appartenance de la peinture aux arts libéraux où le travail de l'esprit tient une place importante. Pour beaucoup d’artistes appartenant à ce mouvement, comme Sol LeWitt, tout le cheminement intellectuel du projet (gribouillis, esquisses, dessins, repentirs, modèles, études, pensées, conversations) a plus de valeur que l'objet présenté.
D’autre part, un autre point de vue de l'Art conceptuel est majoritairement représenté le groupe d’origine anglaise Art & Language. Il s’agit de limiter le travail de l’artiste à la production de définitions de l’art, de répondre à la question "Qu’est-ce que l’art ?" par les moyens de la logique. La prédominance de l’idée se substitue, ici, à l’exigence répétitive de définir l’art et rien que l’art sans se contredire. Outre Art & Language, de nombreux artistes ont contribué à cette recherche, notamment Joseph Kosuth, Robert Barry, On Kawara, Lawrence Weiner aux Etats-Unis, Victor Burgin en Grande-Bretagne, Bernar Venet et Daniel Buren en France, et ont assuré son développement international.
En résumé, la divergence des deux interprétations dépend de ce que l’on entend par "conceptuel" : l’idée ou la tautologie. Cependant, si cette distinction peut