Cinna de corneille
Introduction
Nous nous demanderons comment la scène de clémence d’Auguste, qui représente le triomphe de l’Empereur, permet-il à Corneille de plaider en faveur d’une morale héroïque. Nous verrons tout d’abord que Corneille met en scène la victoire d’Auguste sur lui-même, puis que Corneille met en scène un homme dont l’attitude magnanime force l’admiration puis que Corneille met en évidence le cercle vertueux inauguré par le pardon d’Auguste.
I – Corneille met en scène la victoire d’Auguste sur lui-même A – La crise tragique traversée par Auguste
V 1 à 8 : trouble et profonde agitation que l’annonce de la trahison cause à l’Empereur.
Question rhétorique : le personnage exprime sa colère et sa déception : « En est-ce assez, ô ciel ! et le sort pour me nuire / A-t-il quelqu’un des miens qu’il veuille encore séduire ? »
Les adverbes « assez », « encore » soulignent le sentiment d’injustice éprouvé par le personnage face à de si nombreuses trahisons.
La question laisse entendre l’ironie désabusée d’un personnage blessé : la situation ne peut pas être pire : tous l’on déjà trahi.
En soulignant la douleur du personnage, l’auteur souligne que le personnage aurait facilement pu se laisser aller à la vengeance. Il va ainsi devoir dominer le sentiment de vengeance qui l’envahi légitimement -> Tournure superlative « du plus juste courroux ».
Auguste se présente comme une victime du sort. Personnification du sort sujet des verbes « nuire », « séduire ». La condamnation du sort permet d’excuser les conjurés : ils sont les instruments d’une force supérieure qui les dépasse.
Le sort et Auguste sont sujet du verbe « vouloir », le combat se livre donc entre le sort et l’Empereur. Il lui lance un défi : « Qu’il joigne à ses efforts le secours des enfers » -> subjonctif permet de formuler un conseil. Loin d’être abattu par l’adversité, il semble stimulé.
L’Empereur ne s’adresse pas directement aux conjurés, il invoque la