Cinna
Pierre Corneille, dramaturge du XVII ème siècle évoque dans un long monologue d’un extrait de Cinna, un empereur, Auguste s’apostrophant et se remémorant les horreurs dont il s’était rendu lui-même coupable pour conquérir le pouvoir quand il était Octave. Le protagoniste a la conscience partagée entre rester au pouvoir, et pardonner à Cinna son complot établi pour le renversé du trône ou mourir pour l’acte irrépréhensible dont lui-même était coupable auparavant. Comment Corneille rend t’il son dilemme tragique ? Nous étudierons dans une première partie le dilemme cornélien puis dans une seconde le registre tragique et les sentiments du personnage qui l’accompagne.
Corneille expose un douloureux dilemme cornélien. En effet, Auguste le protagoniste après être monté sur le trône de l’Empire et voyant Cinna un de ses intimes voulant s’en emparer conteste et se rappelle ce qu’il a fait quelques temps plutôt. Il renonce ainsi au pouvoir en et se résous à délaisser ce qu’il a acquis, il en fait une comparaison « quitte ta dignité comme tu l’as acquise ». Tout ce qu’il a été se retourne maintenant contre lui et il doit donc « souffrir des ingrats âpres l’avoir été », un terme péjoratif qui exprime son malveillant caractère. Il évoque aussi la façon dont il s’est emparer du pourvoir, en faisant « un coup de Brute » qui est une profonde trahison de la part de son intime. Il se remémore le poids du passé ou il était d’une « cruauté » increvable, une caractéristique psychologique qui dénote la représentation typée du personnage et sa volonté de faire peur. De plus, Auguste a une conscience partagée entre le devoir en tant qu’empereur et le pardon. L’enjeu du dilemme est très important, il est celui de rester sur le trone ou de le quitter et mourir. L’auteur le met en lumière dans une antithèse « quelle fureur Cinna m’accuse et te pardonne » et montre ainsi l’esprit partagé de l’empereur entre son pouvoir et