« C'est là un des grands et merveilleux caractères des beaux livres (…) que par l'auteur, ils pourraient s'appeler « conclusion » et pour le lecteur « incitations ». Nous sentons très bien que notre sagesse commence où celle de l'auteur finit et nous voudrions qu'il nous donnât des réponses quand tout ce qu'il peut faire est de donner des désirs. » Proust

La liberté laissée au lecteur dans son interprétation d'une œuvre est-elle le principal critère de ce qui constitue un beau livre ?

I. Un livre « ouvert » est ce qui constitue la richesse d'une œuvre.

a. Une œuvre au sens directement donné ne prête à pas réfléchir.

b. Interpréter permet d'envisager plusieurs aspects d'une œuvre pas toujours envisagés par son auteur.

c. La poésie, l'écriture esthétique même créé de la beauté en suggérant des images au sens évasif, laissé à l'interprétation du lecteur.

II. Cependant, un livre dont le sens est trop caché, ne perd-il pas son intérêt ? a. Un risque d'une mauvaise interprétation qui trahirait le vrai sens du livre.

b. Un livre qui délivre trop peu de sens perd le lecteur et ne peut susciter son intérêt.

c. La qualité d'une œuvre peut se reposer sur d'autres critères que le sens qu'elle délivre ou laisse à interpréter. Ex : la beauté de la langue elle-même.

III. Cependant, un livre quel qu'il soit n'est-il pas toujours le fruit d'une interprétation ?

a. On ne peut pas se libérer de la part d'interprétation du lecteur. Même un livre au sens donné presque intégralement par l'auteur reste interprété par un lecteur.

b. La littérature délivre toujours un sens qui sera différent pour chaque expérience de lecture car chaque lecteur est conditionné d'une certaine manière dans sa réception d'une