1) Dans sa citation, Sartre dit que les poètes refusent d’utiliser le langage. On peut donc supposer qu’il veut dire qu’ils utilisent les mots mais pour une autre fonction qui n’est pas celle du langage. On pourrait penser que pour Sartre, les poètes assemblent des mots pour créer un rythme et des sons. Les poètes utiliseraient le signifiant au détriment du signifié et que donc ils refuseraient le langage, la communication avec les autres. Puisque le langage est avant tout l’outil de la communication, d’après Sartre, les poètes en refusant le langage, refuserait d’exprimer leur pensée et se fermeraient à la transmission d’une idée. Ils se fermeraient donc par cela à la vie sociale, à la vie en communauté. La poésie serait un assemblement de mots jouant entre eux avec leur sens manifeste et leur son. Le poème existe seulement pour et par lui-même. La poésie n’aurait donc, si l’on poursuit cette pensée, qu’une fonction esthétique. Pour les Parnassiens l'art n'a pas à être utile ou vertueux et son seul but est la beauté. C'est la théorie de « l'art pour l'art » de Théophile Gautier. Comme le dit celui-ci dans la préface de Mademoiselle de Maupin « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout ce qui est utile est laid. ». Pour les parnassiens, l’art est utile parce qu’il est art ; rien n’importe si ce n’est l’art. Baudelaire dédit les fleurs du mal à Théophile Gautier et affirme que les hommes qui ont écrit un poème sans défaut iront au paradis peut importe ce qu’ils ont fait à côté. Baudelaire se fait une haute idée de la création, il est en ce sens platonicien puisqu’il croit à un idéal créateur qui fera du poète un égal à Dieux. Et pour Baudelaire le sonnet est l’instrument même de l’esthétique, il incarne l’outil idéal pour accéder à la beauté. José maria de Heredia pense d’ailleurs que le sonnet est consacré à la beauté visuel. Les poètes, donc, pour Sartre n’auraient pas un langage a proprement parlé, ils utiliseraient les moyens dont