Citoyen, etat et economie
Fin 2007, le président de la république française mandatait deux prix Nobels d'économie, Joseph Stiglitz et Amartya Sen, afin d'établir un rapport sur la mise en place d'indicateurs complémentaires pour mesurer le taux de croissance. "Il s'agit, par exemple, de prendre mieux en compte l'impact sur le bien-être de la dégradation ou de l'amélioration de l'environnement, des conditions de travail, du niveau d'éducation, des conditions de santé, des inégalités, etc.," avait précisé l'Elysée dans un communiqué. Ces deux économistes s'étaient fait connaître par le passé par leur volonté de combattre le libéralisme sauvage et une mondialisation non régulée. Tous les deux prônent en effet une économie permettant un développement planétaire plutôt que régionalisé et réservé à une faible partie de la population mondiale. Pourquoi donc cette demande de la part du chef de l'état français et donc du pouvoir politique en place ? Il faut rappeler que l'économie se définit comme la science des choix (de la nécessité de satisfaire avec des ressources limités des besoins quant à eux illimités) et que le mot politique vient du grec politikè (« science des affaires de l'État »). La politique est donc l'organisation du pouvoir dans l'État et la structure et le fonctionnement (méthodique, théorique et pratique) d'une communauté, d'une société. On peut alors s'interroger : de part sa définition, le pouvoir politique peut-il et doit-il interférer avec l'économie? Dans un premier temps, nous étudierons les théories et les mécanismes qui justifient la neutralité du pouvoir politique, et donc sa non intervention. Puis, nous nous intéresserons aux raisons qui parfois justifient l'intervention de l'état, et donc de la politique, dans l'économie,
I. L'économie doit rester libre et indépendante de toute intervention politique.
A. Le modèle libéral • les « bons principes » selon les libéraux o Smith et