Classicisme
Le terme «classique» est apparu vers le milieu du XVIIIe et il a été utilisé par les critiques pour qualifier les «bons» auteurs du siècle précédent, en particulier ceux qui avaient pratiqué un art plein de clarté et de retenue en se réclamant des Anciens, par exemple Racine ou La Bruyère. Au classicisme, on a opposé le baroque, autre terme inventé après coup.
Le Baroque (du portugais barroco, perle irrégulière) est un courant européen qui s’est manifesté à la fin du XVIe et au XVIIe siècle ; il privilégie le mouvement, la multiplicité (le désordre) et même les excès
(manque de mesure, voire de naturel), l’ornement, l’ostentatoire.
Si on applique le vocabulaire critique traditionnel, écrivain du XVIIe siècle est au classique, ou baroque
(certains ont pratiqué les deux manières).
1. Vers le classicisme (avant 1661)
À partir de 1620 l’aristocratie, et plus encore la bourgeoisie ont commencé à se lasser des excès baroques.
D’autre part, il y a eu une réaction de l’Église contre l’hypertrophie du «moi» (expression trop personnelle, envahissante). Enfin le pouvoir royal a voulu contrôler les écrivains, d’où la création de l’Académie Française en 1635.
D’abord Malherbe (1555-1628) a eu l’ambition de purifier la langue (on retrouve là l’étymologie classicus). Leur idéal est l’«honnête homme» sociable, modeste, naturel, plein de vie, avec des qualités de coeur et d’esprit et surtout pas pédant.
2. L’apogée du classicisme : 1661-1687
C’est une période d’ordre qui débute au moment où Louis XIV commence à exercer le pouvoir personnellement, à la mort de Mazarin. C’est l’exercice du pouvoir absolu qui s’appuie sur la religion car la monarchie française se veut de droit divin. Le gouvernement ne connaît que des succès, la bourgeoisie profite de la paix pour s’enrichir et soutient l’État ; la noblesse appauvrie ne vit plus qu’avec l’aide du pouvoir royal qu’elle respecte. Le jeune roi crée une vie mondaine très brillante