Claude Simon l'Acacia
L'Acacia – Claude Simon
p.13 à 16
Dans le paysage des Lettres Françaises de la seconde moitié du Xxe siècle, Claude Simon a une place toute particulière. L'écrivain contemporain obtient le prix Nobel de littérature en 1985 et publie en 1989 L'Acacia, une œuvre plus que jamais représentative de son style si singulier. En effet, appartenant au mouvement du Nouveau roman, Simon conjugue modernité et nouveauté pour créer une œuvre qui dépasse le genre de l'autobiographie classique. L'auteur propose une autofiction qui mêle trame narrative et vécu personnel et c'est en ce sens qu'il présente un roman explorant une aventure de l'écriture. L'Acacia est une tentative pour retourner aux sources de la mémoire familiale, autobiographie paradoxale dont le «je» est banni.
L’œuvre se présente donc comme un puzzle, juxtaposant visions de la Grande Guerre et de ses champs de mort, images de la débâcle de 1940, souvenirs d'un voyage à travers l'Europe en crise de 1937, et, surtout des évocations de la vie des parents de l'auteur. Le passage qui nous intéresse pour notre étude, se situe au tout début de l’œuvre il commence de la page 13 à «C'était une femme» et se fini à la page 15 «derrière elle». Il s'agit du chapitre 1 qui fait référence à la période de fin de la «Grande guerre» en 1919, dans cet extrait on nous présente trois femmes et un enfant qui se déplacent en plein dans un décor dévasté par la guerre et où l'ambiance est particulièrement lourde. Ainsi,nous allons essayer de déterminer en quoi ce passage plonge véritablement le lecteur dans une sphère narrative nauséeuse où chaque sensation est palpables. Pour cela nous allons dans un premier temps nous intéresser à la description d'une peinture vivante pour ensuite dans un second temps étudier une écriture complexe où les événements semblent se raconter d'eux même.
Pour commencer, nous pouvons remarquer qu'il s'agit d'un récit descriptif. En effet, l'ensemble du passage relate des