Clytemnestre ou le crime de marguerite yourcenar, de
Le lecteur subit un décalage et se trouve en pleine scène de meurtre. Ainsi suit le dernier paragraphe qui nous montre qu’elle s’adresse aux Juges. Nous avons un effet « surprise » en faisant un retour brutal au présent, seulement dès la fin : « Les semaines ont passé : j’aurai dû me sentir calme, mais vous savez, Messieurs les juges, qu’on n’en sort jamais, et que tout recommence. » (l.28-29) Cette rupture temporelle passé-présent marque la surprise du dernier paragraphe. À l’horizon d’attente, nous ne nous y attendons pas. Nous comprenons donc que les premiers paragraphes s’agissaient de la confession assez précise et honnête de …afficher plus de contenu…
L’accent est mis sur Clytemnestre pour le premier crime, celui du roi « Je frappai maladroitement un premier coup (…) C’est alors que je lui portai le second coup, qui lui fendit le front. Mais je crois bien qu’il était déjà mort ». Cela dit déjà beaucoup sur elle : elle a ce côté fort, indépendant d’une femme mais aussi d’une reine et cette haine qu’elle a sur son mari pour avoir tuer leur fille. Quant à Égisthe il est passif (« terrifié ») lorsqu’il s’agit de tuer le roi qui est son frère. Clytemnestre est plus active dans le crime que l’homme, elle est emblème de la figure forte de l’action, cela justifie encore une fois la présence importante des « je ». Il est vrai que pour le second crime, celui de Cassandra la maitresse, Clytemnestre et Égisthe sont tous deux actifs, le crime est plus commun « nous avons tué sa maîtresse » (l.27) sûrement car il n’y a pas ce rapprochement familial des deux