Coût historique et juste valeur
4 juin 2009 - CREG
La juste valeur en comptabilité au cœur de la normalisation comptable
« Nous sommes convenus que les organismes édictant les normes comptables devaient améliorer les normes relatives à la valorisation des instruments financiers sur le fondement de leur liquidité et de l’horizon temporel de détention, tout en réaffirmant le cadre de la comptabilité en juste valeur ». Cet extrait de la déclaration commune des chefs d'États et de gouvernements réunis dans le cadre du G20, le 2 avril 2009 à Londres, est emblématique du débat autour de la juste valeur. Mais pourquoi les représentants politiques s’intéressent-ils à la comptabilité ? Parce que, comme l’écrit Michel CAPRON1, « sous les apparences d’une technique, la comptabilité est en fait un ensemble de constructions sociales, historiquement datées et génératrices d’effets économiques ». Les normes comptables ne sont donc pas neutres. Les événements récents liés à la crise financière ont amené les régulateurs financiers, les acteurs politiques et les comptables à porter un autre regard sur les référentiels comptables. Pointées du doigt, les normes comptables internationales initiées par l’IASB ont été rendues en partie responsables du chaos financier et économique et plus particulièrement l’évaluation à la « fair value ». Traduite en en français par « juste valeur » et citée, selon le cabinet ERNST & YOUNG2, 4 152 fois dans ce référentiel, il s’agit donc d’une valeur de référence. Il est bon de rappeler que la juste valeur est définie3 ainsi : « c’est le montant pour lequel un actif pourrait être échangé, un passif éteint ou un instrument de capitaux propres octroyé, entre parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de concurrence normales ». Or, depuis fin 2007 et durant l’année 2008, on a pu observer parfois des écarts de valeur de plus de 10 % au cours d’une même journée sur de très grands indices boursiers. Comment valoriser dans ce cas des actifs