Coccinelle de victor hugo
Elle me dit : « Quelque chose
Me tourmente. » Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.
J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.
On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.
Sa bouche franche était là ;
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.
« Fils, apprends comme on me nomme »,
Dit l'insecte du ciel bleu,
« Les bêtes sont au bon Dieu ;
« Mais la bêtise est à l'homme. »
Ce poème est fait à Paris, mai 1830.
Il peut faire des thèmes plus simples et plus subtils, plus proches de la réalité de chacun, plus humanistes, avec humours il aborde les désirs et fantasmes de la jeunesse, comme ce poème ici. C’est en fait sa jeunesse qu’il met en poésie, ces erreurs et ses conquêtes, une série de poèmes se trouvant dans la partie intitulée « Aurore », la première de son recueil des Contemplations retrace les aventures du jeune homme de seize ans. La Coccinelle en est un bref, où l’apprentissage du désir coquin voisine avec l’innocence et la naïveté de l’adolescence.
Ce poème est composé de 20 vers, 5 strophes de 4 vers : 5 quatrains. Les vers sont en heptasyllabe. Ces vers sont réguliers, classique, c’est-à dire qu’ils obéissent à une structure régulière comme le mètre, les rimes et les strophes.
Les rimes sont embrassées (ABBA). Les rimes sont suffisantes : « aperçus / dessus » et elles sont riches « fou / cou », « noir / voir ». Ici, il n’y a pas de coupure car nous avait à faire à un poème en heptasyllabe.
La Coccinelle en est un bref, où l’apprentissage du désir coquin voisine avec l’innocence et la naïveté de l’adolescence. Cet apprentissage amoureux est donc ici conté dans 20 vers, Partie n°1.
Mais au delà du récit, une véritable fable sur la naïveté de l’adolescence est introduite dans