Collège unique, à réformer ou supprimer?
C'est dans un contexte politique particulier : préparation des élections de 2012 que l'UMP s'empare d'un sujet Ô combien populaire qu'est celui de l'enseignement. Le modèle du collège unique est aujourd'hui vivement critiqué car il ne répondrait pas à ses vocations originelles puisque les enquêtes démontrent que la hiérarchie scolaire épouse encore la hiérarchie sociale. Ce constat date de plusieurs décennies comme en témoigne le livre de Bourdieu et Passeron intitulé Les Héritiers. Mais sa suppression annihilerait un principe fort de notre démocratie : l'accès à la culture pour tous. Si l'on cloisonne le système éducatif et que l'on évince le brassage social au sein des collèges, l'unité nationale ne pourra émerger. Or, cette question est au centre des préoccupations politiques actuelles. Ce n'est qu'en mixant socialement, ethniquement les élèves que l'on arrivera à une réelle unification. S'inspirer des modèles étrangers ayant réussi avec le modèle du collège unique est une bonne chose, même si du fait des disparités entre pays certaines applications resteraient difficiles. Le collège français se heurte à une difficile gestion de l'hétérogénéité des élèves. Face à cela, les parents transformés en « consommateurs d'école » ( R. Ballion), utilisent diverses stratégies pour que leur progéniture puisse accéder à la « meilleure école »; stratégies facilitées par l'assouplissement de la carte scolaire. Ainsi, le risque est une ghettoïsation de certains établissements d'où la nécessité d'un cadre.
Les professeurs se déclarent en difficulté face à l'hétérogénéité des classes. Il serait alors intéressant qu'en amont des outils pédagogiques soient pensés permettant de les aider à gérer ces différences de niveau. Durant leur formation, il serait également utile que les professeurs approfondissent les