Combat de nègre et de chiens dialogue
3611 mots
15 pages
Charlie Nelson : J'ai commencé à faire du théâtre dans une Maison de Jeunes à Nanterre, puis au Lycée Joliot Curie où il y avait un club de théâtre animé par un professeur de français, M. Martin. Et puis très vite, c'est devenu un lieu qui m'est devenu indispensable. C'était une bouffée d'oxygène pour moi, et le théâtre a alors pris de plus en plus de place dans ma vie. J'ai voulu faire de l'architecture, je m'étais inscrit dans une école une année, mais j'ai compris que ce n'était pas pour moi. Je suis parti, et j'ai continué le théâtre. J'ai travaillé avec de jeunes compagnies, j'ai fait du théâtre pour enfants, et puis j'ai tenté le concours du Conservatoire à Paris, sur les conseils d'amis. Il se trouve que je l'ai réussi. J'ai passé trois ans au Conservatoire, puis j'ai commencé à travailler. Pour moi, le théâtre était le seul lieu où je me sentais à peu près vivre, le seul lieu qui me réconciliait avec le monde. Je n'étais pas bien dans ma peau, j'avais du mal à me projeter dans l'avenir, dans des métiers. C'était un lieu de possibles, je m'y sentais plus vivant que dans la vie. C'est devenu une nécessité et, par la suite, un métier. Jean-Baptiste Anoumon : Moi, je n'ai pas fait d'atelier théâtre quand j'étais adolescent. Quand un professeur de français, au collège, m'avait dit que je pourrais faire du théâtre, ça m'avait fait rire, parce que ça ne m'intéressait pas trop. Je trouvais ça nul. Avec les amis avec qui j'étais alors, il n'était pas question de faire du théâtre : c'était pour les filles. On avait plein d'idées reçues. On rêvait plus de cinéma. Après, cette chose-là m'a travaillé pendant longtemps. J'ai passé le bac, j'ai voulu faire du droit, être conseiller juridique. Mais le théâtre me trottait encore dans la tête. À 22 ans, j'ai décidé de tout balancer, de tenter le coup, car ce n'était pas possible que cette chose-là me travaille autant. Finalement c'est peut-être une passion, qui est devenue un métier. Chaque jour, je me demande :