L’œuvre étudiée est un passage des Essais de Montaigne, plus exactement un passage de Des cannibales, qui est le chapitre 31 du livre 1 des Essais. Le texte est écrit à la fin de la colonisation de l’Amérique Latine par les espagnols et les portugais ; dans les environs de 1580 (peu avant l’édition de ses trois livres “Essais en 1588). Dans cet extrait, Montaigne confronte deux civilisations très différentes : les habitants du Brésil et les portugais. L’auteur compare leurs modes de vies et plus exactement, dans ce passage, les rapports à la guerre afin de porter un jugement sur le degré de civilisation des européens. Utiliser les cannibales pour arriver à ce résultat est impressionnant, d’autant plus qu’il utilise un sujet tabou, le cannibalisme, donc, comment l’auteur utilise ce sujet tabou pour atteindre son but ? Pour répondre à cette question, nous allons, dans un premier temps, analyser la valorisation des cannibales par Montaigne, pour la comparés au sauvagisme des européens que nous traiterons dans une deuxième partie. Comme cet extrait fait, dans le fond, office de moral pour les européens, nous allons, dans une troisième et dernière partie, étudier la manière dont il construit ce passage de son essai pour qu’il prenne la forme d’une “moral“.

La première chose qui nous choque lors de la première lecture de cet extrait, c’est la manière dont Montaigne décrit les cannibales. Ces derniers ne sont pas vue comme des êtres immoraux et barbare, l’auteur regarde avec un autre regard, come s’il n’était plus un européen ou du moins un européen niais et bloqué d’esprit. Montaigne commence par banaliser voir même valoriser la guerre, les guerres des cannibales, “ils ont leurs guerres“ (l. 1), il y a donc une insistance sur le fait que l’on parle, dans ce cas, seulement des guerres des cannibales et non des européens. Il les illustre de “chose émerveillable (l. 4), émerveillable vient de merveille, du latin “mirabilis“ qui veut dire admirable, cette éloge de la