"Comme on voit sur la branche", pierre de ronsard
Comme on voit sur la branche au mois de Mai la rose
En sa belle jeunesse, en sa première fleur
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'Aube de ses pleurs au point du jour l'arrose :
La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur :
Mais battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur,
Languissante elle meurt feuille à feuille déclose :
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses.
Pierre de Ronsard, Second Livre des Amours, IV, 1578
+ Introduction
Ce poème est un sonnet constitué d'alexandrins de Pierre de Ronsard, extrait de son recueil Second Livre des Amours, publié en 1578. Ronsard est un poète du XVIème siècle, il appartient donc au mouvement littéraire de la Pléiade qui a pour but d'enrichir la langue et la poésie française en s'inspirant d'auteurs grecs et latins. Ce poème appartient bien à ce mouvement dans la mesure où il aborde les thèmes de l'exaltation du sentiment amoureux et de la beauté féminine, reflet de la splendeur de l'univers, et fait une allusion à l'immortalité de la poésie. Ce sonnet, respectant toute les règles de la poésie à forme fixe, fait ainsi l'éloge d'un certaine Marie dont la beauté est comparée à celle d'une rose.
+ Plan du commentaire
I- La structure analogique
a) la liaison entre les deux éloges
- Comparant (la rose) introduit par "comme" (vers 1) et description ds les quatrins
- Comparé (la jeune femme) introduit par "ainsi" (vers 9) et derscription ds les tercets
- parallélisme entre les deux éloges:
* comparaison des deux jeunesses: " en belle jeunesse, en sa première fleur" (rose), " en ta première et jeune nouveauté" (Marie)
* comparaison avec la splendeur de l'univers, de la nature: " rendre