Comme un chevreuil
Comme un Chevreuil, quand le printemps détruit
L’oiseux cristal de la morne gelée,
Pour mieux brouter l’herbette emmiellée
Hors de son bois avec l’Aube s’enfuit, Et seul, et sûr, loin de chien et de bruit,
Or’ sur un mont, or’ dans une vallée,
Or’ près d’une onde à l’écart recelée,
Libre folâtre où son pied le conduit : De rets ni d’arc sa liberté n’a crainte,
Sinon alors que sa vie est atteinte,
D’un trait meurtrier empourpré de son sang : allitération Ainsi j’allais sans espoir de dommage,
Le jour qu’un œil sur l’avril de mon âge
Tira d’un coup mille traits dans mon flanc.
Comment est décrit l’être aimé ?
L’œil synecdoque, regard foudroyant, fatal, comme des flèches. Femme comme irréelle, non décrite. Puissance dominatrice. IDEALISE
Comment se décrit Ronsard, ses sentiments ?
Comme un être libre, insouciant, ivre de la vie, de volupté différente. Victime / proie. Le chevreuil symbolise le désir printanier. 1000 traits (hyperbole)
Quelle vision de l’amour ?
L’amour est associée à la force de la nature que rien de peut arrêter.
Tragique et pétrarquiste.
Efficacité de la forme du sonnet
Le dernier tercet révèle la clef de la comparaison.
Comparant : chevreuil Comparé : le poète.
Mouvement allégorique et métaphorique.
Ce sonnet est construit comme
L’objet de l’évocation est le regard foudroyant de la femme aimée, ce que l’on appelle à la Renaissance le bel œil.
Le poète est victime de ce regard d’amour il est comparé à un jeune chevreuil blessé.
L’intérêt du sonnet est multiple :
* Ronsard s’attarde longtemps sur le comparant => tableau, pour ne consacrer un seul tercet au comparé.
* L’antithèse entre l’atmosphère du tableau (tranquille, énergique, insouciante, printanière) et le caractère de la mort (œil de Meduvé )
* La richesse musicale (rythme et sonorités). Ronsard travaillait avec