Commenaire littéraire sur "La grasse matinée" de Prévert
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la poésie prend une forme plus moderne, la ponctuation change, les rimes disparaissent parfois, et les vers deviennent irréguliers. Le poème de Jacques Prévert « La grasse matinée », issu du recueil Paroles est une bonne représentation de ce remaniement de l'écriture poétique. Jacques Prévert est un poète et scénariste du XXème siècle, dont les poèmes sont inspirés du surréalisme et met en scène des thèmes simples et universels tels que l'amour, la mort et la difficulté du quotidien ; ces textes sont donc engagés. Cette œuvre, appartient au mouvement existentialiste, où l'homme est placé au centre de la réflexion et il est le seul pour décider du sens qu'il va donner à sa vie ; ce mouvement se rapproche de l'humanisme. Dans le texte que nous avons, nous fait état d'un homme à la faim tenace qui lui rappelle sa propre matérialité.
Comment Jacques Prévert, grâce à la forme poétique, dénonce-t-il la misère, conséquence du système social de l'époque ?
Nous verrons dans un premier temps que ce texte raconte une scène pathétique, étalant le quotidien douloureux d'une homme, puis nous verrons qu'il a une visée polémique du fait des injustices de sa situation.
Avant tout, le poème raconte une histoire pathétique, sa vocation est entre autres narrative. On est aux premières loges du quotidien malheureux d'un vagabond. Seulement comme dit précédemment, cette histoire et pathétique de par son contexte , à la limite du tragique. Le poète nous narre une triste réalité, met en scène un homme misérable dont on ne connaît pas le nom, qualifié d'un simple « il » ou « de l'homme ». Cette absence d'identité accentue davantage l'ampleur de la faim, comme si celle-ci mettait en abîme toute autre information concernant cet homme ordinaire, donc. Son itinéraire semble répétitif, écrit dans un présent d'habitude, comme un chemin que le vagabond suivrait chaque jour