Comment caractériseriez-vous, au bout du compte, l'édifice institutionnel de l'union européenne?
Comment caractériseriez-vous, au bout du compte, l’édifice institutionnel de l’Union Européenne ?
« L’Europe n’a jamais existé. Ce n’est pas l’addition des souverainetés réunies dans des conseils qui crée une entité. Il faut véritablement créer l’Europe. » Mémorandum Monnet, 3 mai 1950.
La construction d’un édifice institutionnel fort et stable a toujours été l’un des enjeux majeurs de la communauté européenne. Il s’agissait en effet de l’outil ultime et indispensable à la création de solidarités, à l’élaboration d’un lien artificiel entre les pays membres. Celui-ci a énormément évolué, s’est transformé au fur et à mesure de la révision et de l’empilement des traités, et n’est pour autant pas totalement achevé. La question de l’édifice institutionnel a ainsi été un sujet privilégié de désaccord, de crise et de querelles entre les partisans d’une Europe fédérale, dont les instances supranationales posséderaient un véritable pouvoir de décision ; et les défenseurs d’une Europe des nations, attachés à la souveraineté des Etats et prônant la coopération plutôt que l’intégration. Ce ne fut pas chose facile de concilier ces deux visions, de faire coopérer l’intérêt communautaire et l’intérêt des Etats au sein des institutions. L’édification de celles-ci a donc été chaotique, à l’image de la construction européenne, faite d’avancée spectaculaires et de réaction. De plus, si elles fondaient en premier lieu une Europe économique, elles ont du s’adapter, se réinventer pour amorcer un Europe politique. L’édifice institutionnel est donc, à l’image de l’Union, original et unique en son genre.
Le Traité de Lisbonne s’est efforcé de réformer les institutions de manière à les rendre plus légitimes et plus efficaces. Ainsi, quels sont les traits principaux - parmi ses nombreuses particularités - de l’édifice institutionnel de l’Union européenne ?
C’est d’abord un édifice institutionnel unique s’efforçant de concilier les