Comment la crise touche les pays émergents.
1. La transmission des chocs économiques:
A priori, les chocs émanant des économies avancées sur les pays émergents devraient continuer à être marqués, voire amplifiés :
- l’économie des Etats-Unis reste, en effet, dominante, représentant 25 % des importations mondiales et 20 % du PIB global (en termes de parités de pouvoir d’achat) ;
- le commerce entre les Etats-Unis et les pays émergents est celui qui s’est le plus développé depuis vingt ans : les Etats-Unis sont devenus le premier importateur des produits venant des pays émergents;
- l’intégration économique globale s’est intensifiée, ce qui devrait avoir pour effet d’accroître la transmission des chocs ;
- la crise financière et le resserrement des marchés de crédit sont de nature à accentuer ces mécanismes de contagion.
Mais force est de constater que le ralentissement de l’économie américaine a eu, jusqu’à présent, peu d’impact sur les pays émergents (à l’exception du Mexique, voisin immédiat des Etats-Unis).
Les raisons avancées tiennent essentiellement à ce que le ralentissement américain a été centré, jusqu’à présent, sur le marché immobilier (qui n’a guère d’influence directe sur le commerce extérieur) et est resté, en grande partie, un phénomène limité aux Etats-Unis.
Cependant, si, comme on peut le craindre, le retournement du marché immobilier américain devait s’aggraver, il pourrait provoquer une contraction de la consommation des ménages et donc des importations. Ceci ne manquerait pas de toucher les économies émergentes dont on sait combien elles exportent vers les Etats-Unis.
Retenons, pour les besoins de l’analyse, l’hypothèse d’une récession aux Etats-Unis en 2008.
Il semble que la transmission de cette récession à l’économie des pays émergents pourrait se caractériser comme suit :
- l’hémisphère occidental serait le plus touché en raison du degré élevé d’intégration commerciale de cette région ;
- en considérant les