Comment s'oppere la socialisation politique des individus
Parmi les fonctions para-partisanes, ce sont aujourd'hui celles de socialisation, de recrutement et d'encadrement que les organisations religieuses assument le plus clairement. Dans l'ensemble, les associations confessionnelles sont plus vivantes et enserrent plus étroitement les populations que l'appareil du parti. Dans le monde étudiant, la FENEC (d'obédience gouvernementale) était moins importante que l'Association des étudiants chrétiens du Cameroun (catholique). L'USCC ne revendiquait que 30 000 adhérents au moment de sa dissolution (contre 70 000 pour la Fédération des syndicats camerounais, FSC), mais, selon certains de ses cadres, minimisait son audience pour ne pas effrayer le pouvoir22. Du côté des mouvements de jeunesse, la situation est encore plus équivoque : la JUNC, organisme annexe du parti, déclare 350 000 membres (contre 10 000 adhérents à la Fédération de la jeunesse scout, 8 000 à celle de la jeunesse rurale, 5 000 à celle de la jeunesse scolaire et de plein air, 3 700 à celle de la jeunesse artistique — toutes ces fédérations étant largement composées de mouvements confessionnels)B ; toutefois, au-delà de la disproportion des effectifs déclarés, les associations chrétiennes continuent à mieux fonctionner que la JUNC24. Enfin, en milieu rural, les mouvements d'adultes (Légion de Marie, Action catholique des foyers, etc.) sont plus puissants et mieux articulés que les sections de l'UNC23. La contribution des
21.Pour cet épisode, cf. bayart (J.-F.), « Les rapports... » art. cit.
22.Sources : entretiens. L'USCC aurait compté 75 000 adhérents.
23.Chiffres cités par le