Commentaire 30 septembre 2009
« Gagner une bataille mais pas la Guerre » pour reprendre cette expression du Général De Gaulle, on peut l’appliquer dans le cas de l’obtention par un des époux de la jouissance exclusive d’un bien immobilier propre à son conjoint. Cette expression belliqueuse a lieu d’être employée car le divorce s’apparente dans certains cas à une guerre : une guerre juridique où les recours sont des batailles dans cette grande guerre qu’est le divorce.
Et de fait l’arrêt du 30 septembre 2009 de la Première chambre Civile de la Cour de cassation en est illustration. Cet arrêt met en avant la situation de blocage que peut entrainer la procédure de divorce et l’utilité de pallier à cet aspect par des mesures de crise édictées par le juge aux affaires familiales.
En l’espèce, deux époux mariés sous le régime de la séparation de biens entament une procédure de divorce. Suite à sa saisie, le juge aux affaires familiales, dans le cadre de la procédure de divorce ordonne des mesures provisoires en attendant le prononcé du divorce. Parmi ces mesures provisoires, le juge du divorce accorde la jouissance exclusive du bien immobilier de l’époux à sa conjointe en qualité de logement familial en complément d’une pension alimentaire versée au titre du devoir de secours. A la suite de cette décision ayant acquis l’autorité de la chose jugée, le mari assigne alors sa femme sur le fondement de l’article 217 du Code Civil au fins d’être autorisé à procéder à la vente du domicile conjugal sans le consentement de celle-ci. Le mari est autorisé par le juge saisi à procéder à la vente de la maison par un arrêt de la Cour d’appel de Metz.
Ces deux décisions de justice sont loin d’être indépendantes l’une de l’autre, puisque la dernière vide de toute substance la première censée statuer sur les mesures provisoires édictées par le juge du divorce. Cette proximité entre ces deux décisions amène à réfléchir sur la recevabilité de l’action prévue par l’article 217 du Code