Commentaire acte iv, scène 6 de phèdre de racine
Le conflit entre son amour et sa jalousie est très présent dans les pièces de Racine. Dans Phèdre, la jeune femme apprend l’amour de son beau-fils Hippolyte, qu’elle aime d’une passion fatale, pour Aricie, l’ennemie héréditaire du royaume. Devant cette découverte, Phèdre va laisser éclater sa colère et le désespoir qu’elle ressent. Il serait donc intéressant de voir comment s’exprime le conflit tragique auquel est confrontée Phèdre. En apprenant la nouvelle, la jeune femme extériorise sa fureur qui passe progressivement de la jalousie au désir de vengeance mais laisse voir également la souffrance qui l’anime en imaginant le bonheur des amants.
La fureur de Phèdre s’exprime de façon brutale et progresse vers un désir pressant de vengeance. Dans cet extrait, Phèdre laisse éclater sa jalousie, sentiment qui surpasse toutes les douleurs de la passion cachée comme le souligne le lexique de la colère présent tout au long du texte à travers des termes tels que « courroux », « jalouse rage », « fureur ». La jeune femme est fortement troublée d’apprendre qu’Hippolyte aime Aricie. C’est un sentiment neuf, nouveau, qui s’exprime dans un cri pathétique au vers 1225 : « Ah ! douleur non encore éprouvée ! ». Les deux exclamations qui s’enchaînent donnent ainsi l’impression que Phèdre vit un véritable cauchemar. D’où l’énumération pressante de questions qui mettent en valeur le besoin de comprendre cette tromperie, d’en connaître les circonstances : « Comment se sont-ils vus ? depuis quand ? dans quels lieux ? ». Par le recours à l’enquête, Phèdre veut savoir les détails de ce qui lui avait jusque là échappé, jusqu’à vivre fantasmatiquement avec le couple Hippolyte-Aricie, signe que petit à petit, Phèdre sombre dans la folie. Cette jalousie va peu à peu laisser place à la haine et au désir de vengeance. L’amour des deux jeunes gens est considéré comme une provocation à son