Commentaire alphonse de lamartine
Les Méditations poétiques est un recueil poétique publié en 1820 qui regroupe 24 poèmes. La publication de ce recueil, qui développe des thématiques de la solitude et de la mélancolie, fut un événement poétique : il est le premier manifeste du romantisme français. [1]
Le lac est le 10ème poème du recueil, qui dans une première édition portait le titre d'Ode au lac de B..., autrement dit le lac du Bourget à Aix-les-Bains en Savoie. .Ce poème fut inspiré à Lamartine par la liaison amoureuse qu’il eut en 1816-1817 avec Julie Charles, une femme mariée atteinte d’un mal incurable qui l’emporta en 1817, et qu’il nomme « Elvire » au fil de son recueil. Lamartine revient seul revoir les lieux qu'il a visités autrefois avec elle. Ce poème fut en partie écrit sur place, sur la colline de Tresserve qui domine le lac.
Le poème relève du genre de l’ode (cf. son titre initial) : il est constitué de 16 quatrains, composés pour la plupart de 3 alexandrins et d’un hexamètre, sauf pour les strophes 6 à 9 qui reposent sur une alternance alexandrin/hexamètre. Les rimes sont croisées et respectent l’alternance classique entre rimes masculines et féminines.
Nous verrons dans un premier temps que le poème se présente sous une forme polyphonique, où se mêlent la voix du poète et celle de la femme aimée. Nous analyserons ensuite la façon dont le texte développe le thème de la fuite du temps. Nous montrerons enfin le rôle que joue la Nature auprès du poète.
I La structure du poème
L’étude de l’énonciation permet de dégager 4 étapes.
Dans la première, qui correspond aux 5 premières strophes, le poète s’adresse au lac, comme le montrent l’apostrophe « ô lac ! » du vers 5 et le dialogue qu’il entretient avec lui (« Regarde ! », au vers 7 ; « un soir, t’en souvient-il ? », au vers 13) : il y évoque le souvenir du bonheur perdu, à travers le rappel d’une promenade nocturne, en barque, effectuée l’année précédente