Commentaire de texte – Article 48 du premier livre des principes de la philosophie

Cet article appartient au premier livre des principes de la philosophie dans lequel Descartes établit les principes de la connaissance humaine. Dans un premier temps, de l’article 1 à 6, il insiste sur la nécessité de douter de tout. Ce qui lui permet de tomber sur la première et la plus certaine des évidences, celle du cogito. La distinction substantielle découle logiquement de cette première prémisse qui sera suivie de quelques précisions et réponses aux objections. L’article 13 joue ensuite un rôle de transition : avant de pouvoir porter un jugement sur toute chose que l’on perçoit, il est nécessaire de prouver et redéfinir l’origine. A la suite de plusieurs démonstrations et précisions qui vont de l’article 14 à 29, il est établi que Dieu existe en effet, qu’il est source de toute bonté et source de toute vérité. L’hypothèse du Dieu trompeur demeure ainsi rejetée. Pourtant il est manifeste que nous nous trompons. Les articles 30 à 48 se chargent de préciser la cause de nos erreurs. En effet, l’article 32 nous indique qu’il existe deux modes de penser : perception et volition. Les jugements relèvent d’un certain rapport entre ces deux modes ; ils sont la cause de nos erreurs. Car dans un jugement, il y a disproportion entre entendement, qui est fini, et volonté, elle-même infinie. Certes, nos perceptions ne peuvent tendre vers le faux, mais il n’empêche qu’elles contiennent tout de même un certain degré de fausseté. Victimes des préjugés hérités de l’enfance, des jugements prématurés que nous avons portés sur les choses perçues, on en est arrivé à mélanger des notions simples et à former des idées confuses qui nous font maintenant percevoir les choses d’une façon obscure et peu claire.
L’article 47 constitue donc une transition importante dans le développement du premier livre. Descartes annonce l’intention qu’il a, d’éradiquer ces préjugés ; de partir de toutes les notions