{draw:frame} L’article intéressé ici, issu dudit ouvrage, traite, comme l’indique par ailleurs son intitulé d’ « autorité dans les discours et les écrits ». Plus concrètement, Diderot énonce son opinion quant au droit qu’il convient de reconnaître en chacun d’exprimer son avis et à fortiori d’être « cru sur sa parole ». Ainsi, l’auteur dénote dans un premier temps les qualités requises à l’obtention d’un tel droit, avançant les arguments du mérite, de la bonne foi ou encore du savoir. Il dépeint également les abus qu’engendrent une telle autorité avant de se focaliser sur les domaines, où, à sons sens, elle s’applique, posant ainsi de manière appuyée ses bornes et dénonçant l’usage qu’il en est fait dans l’unique but « d’éblouir le peuple ». Dans un troisième temps, Diderot spécifie l’utilisation qu’il convient de faire de cette autorité, affirmant qu’elle « doit servir à [s’appuyer] et non pas à [se conduire] » avant d’établir, au moyen de métaphores filées, le profil des « esprits qui ne veulent rien devoir à leurs propres réflexions » et d’en dénoncer le comportement. Ainsi, au sein de l’article présentement étudié, Diderot insiste sur la nécessité de raisonner par soi-même et de ne jamais se laisser guider par la pensée d’autrui. Cependant, il convient ici de questionner notre réflexion et de discerner les moyens littéraires mis en place par l’auteur afin d’emporter l’adhésion du lecteur. A ce titre, nous nous demanderons si Diderot, par le biais de l’argumentation, ne se pose pas lui-même comme une figure d’autorité qui s’avèrerait en désaccord avec le propos de l’article. Afin de répondre à cette problématique, nous analyserons tout d’abord les arguments de l’auteur visant à démontrer la supériorité d’une argumentation rationnelle sur une argumentation d’autorité puis nous étudierons le mouvement du texte d’un aspect convaincant à une allure persuasive avant de mettre en valeur l’affirmation progressive de l’autorité de l’auteur, fondée sur la