Commentaire barnave
COMMENTAIRE DE TEXTE
« Je ne parlerai point avec étendue de la nature et de l'avantage du gouvernement monarchique ; vous l'avez plusieurs fois examiné, et vous avez montré votre conviction en l'établissant dans votre pays. Je dirai seulement : toute Constitution, pour être bonne, doit porter sur ces deux principes, doit présenter au peuple ces deux avantages : liberté, stabilité dans le gouvernement qui la lui assure. Tout gouvernement, pour rendre le peuple heureux, doit le rendre libre. Tout gouvernement, pour être bon, doit renfermer en lui les principes de sa stabilité ; car autrement, au lieu du bonheur, il ne présenterait que la perspective d'une suite de changements. Or, s'il est vrai que ces deux principes n'existent, pour une grande Nation, comme la nôtre, que dans le gouvernement monarchique, s'il est vrai que la base du gouvernement monarchique et celle de ces deux grands avantages qu'il nous présente est essentiellement dans l'inviolabilité du pouvoir exécutif, il est vrai de dire que cette maxime est essentielle au bonheur, à la liberté de la France. »
Antoine Barnave
« L'inviolabilité royale, la séparation des pouvoirs et la terminaison de la Révolution française. » , discours du 15 juillet 1791 à l'Assemblée constituante.
INTRODUCTION :
« Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution. » C'est avec cet article 16 que la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen pose et impose, juste après la Révolution de 1789, la nécessité de l'instauration d'une Constitution.
Antoine Barnave (1761 – 1793), juge de son état, a participé à l'instigation de la Révolution de 1789 en maintenant une position ferme contre l'Ancien Régime. Défenseur des libertés et porte parole de la bourgeoisie libérale montante, il est dans un premier temps rattaché à la création du Club des Jacobins (anciennement Société des amis de la Constitution et de