Commentaire Chartreuse de Parmes
Cet extrait s’inscrit à la fois dans le mouvement réaliste et romantique ; il est possible, comme nous l’avons déjà dit précédemment, de distinguer ici deux plans sur lesquels se déroule ce texte, et le premier est résolument réaliste, comme en témoignent certains détails d’une grande précision. Même s’il s’agit là de la vision de Fabrice que l’on nous décrit, la narration demeure malgré tout objective et s’en détache même plutôt par moments : lorsque Stendhal parle des « deux hussards qui tombaient atteints par des boulets » par exemple, le héros n’est pas encore censé savoir quel est ce bruit qu’il a entendu. Le point de vue ici est donc externe, ce qui le rend également beaucoup plus cru puisqu’aucun filtre ne vient interférer entre la réalité et ce que nous en percevons.
La description est quant à elle d’une précision telle que l’on sent qu’elle cherche à faire ressentir l’ambiance chaotique qui se dégage de la scène. L’exactitude de certains détails permet à l’imagination de mieux visualiser cette scène ; par exemple, il est spécifié la hauteur à laquelle volent la terre soulevée par les boulets, à « trois ou quatre pieds de haut ». Cependant tout semble décrit avec un calme presque linéaire qui retransmet d’une singulière façon l’horreur de ce qu’il se passe autour du protagoniste :