Commentaire chateaubriand "rené"
C’est l’évocation de la nature qui apparait tout d’abord, une nature mélancolique et violente à l’image des états d’âme du narrateur.
Ce tourbillon de sentiments est décrit avec un grand lyrisme, qui parcourt tout le texte et lui donne l’aspect d’un véritable « poème en prose ».
La nature qui est décrite dans cet extrait apparait à un moment bien précis : c’est l’automne, « le mois des tempêtes ». La végétation n’apparait presque pas, à part « de grandes bruyères », une espèce qui fleurit justement à cette saison. Le champ lexical de l’automne est présent dans de nombreux adjectifs : « le jonc flétri », « une feuille séchée », « la cime dépouillée des arbres ». C’est une nature froide ; « la mousse qui tremblait au souffle du Nord » indique l’absence du soleil.
La seule lumière présente , bien faible , est celle de la lune , “ pâle vaisseau “. C’est également une nature hostile , fuie par ses habitants naturels ( “ un étang désert” ). La seule présence animale évoquée est celle des “ oiseaux de passage” , qui justement partent vers des “ climats lointains “ plus cléments. La présence humaine semble également chassée du paysage ( “ guerriers errant au milieu des vents”) , ou réduite à un individu isolé avec la figure “du pâtre”. Même l’empreinte de l’homme dans le paysage est modeste et limitée : “ l’humble feu de broussailes “, “ une cabane”, “ un clocher solitaire”. C’est enfin une nature aux manifestations violentes: dans les trente-neuf lignes du texte, le mot “vent” est non seulement utilisé cinq fois , tantôt au singulier, tantôt au pluriel mais aussi évoqué dans des expressions commee “ l’aquilon” ou “ le souffle du Nord”. Les verbes associés au vent soulignent