Commentaire claude simon - l'acacia, chapitre iv

334 mots 2 pages
Premièrement, nous pouvons voir que le personnage est complètement impuissant face aux armes. Dès le début, le narrateur nous fait une précision importante : le cavalier n’a pas mangé depuis des jours et la fatigue fait qu’il ne distingue plus « le sommeil de l’état de veille ». Cette précision est introduite par l’expression « de toute façon » (l.3). Par ce procédé, l’auteur banalise la condition du soldat qui était alors extrêmement courante et la rend évidente : tous les soldats étaient dans ce même état, il n’était pas le seul.
De plus, le cavalier perd également la notion du temps et ses souvenirs se résument à des ombres ; elles sont décrites de façon à donner au lecteur l’impression que même elles sont plus puissantes que l’homme, étendu sur le sol : « montées sur des échasses » (l.17), « comme un animal fantastique » (l.19). Le dégât des armes est considérable et les soldats n’ont pas la force de les affronter, même l’air et l’espace en sont victimes : « flancs de chevaux, […], l’air, l’espace, comme fragmentés ; hachés eux-mêmes en minuscules parcelles, déchiquetées, par le crépitement des mitrailleuses » (l. 29 à 31)

On assiste aussi à une véritable déshumanisation du cavalier, qui prend des réflexes d’ « automate » (l.6). Son esprit et son corps semblent ne plus être en accord, il est pris sous le feu des mitraillettes et est complètement désarçonné. L’homme fuit la guerre et son instinct le réduit au statut animal : « il ne pourrait pas dire si ç’a été sa raison, sa volonté, ou quelque instinct animal qui l’ont fait se relever » (l.7 et 8), « comme si resurgissait en lui ce qui confère à une bête ».
A la fin de l’extrait, le cavalier prend la fuite, il court sans réfléchir vers un endroit abrité. On repense aux réflexes d’automates évoqués plus tôt. Ses actes et ses pensées se mélanges : « cessant brusquement de le voir, ne voyant plus alors que la barre horizontale dessinée par la haie vers laquelle, […], il court à perdre haleine » (l.

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