Commentaire "comme on voit sur la branche ..." de ronsard
« Comme on voit sur la branche… » Ronsard
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l’Aube de ses pleurs au point du jour l’arrose;
La grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d’odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d’excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t’a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Introduction :
- Auteur : Pierre de Ronsard 1524 - 1585 (poète de la cour de Henri II, étudie grec / latin, Chef Pléiade) - Recueil : Second livre des Amours (1578) - Contexte historique/ Epoque : 16e siècle / sous le règne d’Henri II - Mouvement littéraire/ Ecole : Pléiade / Humanisme / Renaissance - Thème : mort / Forme : sonnet / élégie
Idées principales :
► Eléments d’analyse pour le sonnet (forme codifiée mais irrégulière ici) : - Pas de rimes croisées au dernier vers (que embrassées) - 14 alexandrins - Rimes = ABBA ABBA CC DEED = forme irrégulière - Alternance rimes féminines / masculines - Césure à l’hémistiche/ rythme ternaire ( système extrêmement régulier - Rimes riches / suffisantes - Rimes intérieures = musicalité
► Référence à la vie et à la mort : - 2 Champ lexicaux : mort et nature (= vie/ jeunesse) - Rythme ternaire : 6-4-2 = affaissement / mort - Quatrains = présent et tercets = autres temps ( opposition vie/ mort avec la femme-rose - Eléments naturels : aspect immuable des choses mais fatalité de la mort ( logique du temps / système déductif - Allégorie de la mort avec « la Parque » - Echo « mort-corps »