Commentaire composé: dom juan tirade de l'inconstance
1805 mots
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Lorsque Sganarelle dresse le portrait de son maître dans la scène d’exposition de DJ, il le dépeint comme « le plus grand scélérat que la terre eut jamais porté, un enragé, un chien, un Diable, un Turc [...] » et d’accumuler les qualificatifs les plus infamants pour permettre de saisir la personnalité de ce « grand seigneur méchant homme ». C’est dire si l’arrivée du personnage éponyme sur scène est attendue par un public qui au XVII° siècle, l’a déjà vu mis en scène quelques années auparavant par Dorimond (1658) ou Villiers (1659) C’est la dimension de séducteur de ce personnage en passe de devenir un véritable mythe littéraire que Molière met en avant dans la premier acte de sa pièce. A ce titre, la tirade au centre de la scène 2 peut apparaître comme une profession foi libertine dans laquelle DJ prône le credo qui gouverne ses relations amoureuse. Cet éloge de l’inconstance, face à un Sganarelle incrédule, est une véritable leçon de savoir faire rhétorique. C’est pourquoi il s’agira de se demander dans quelle mesure cette tirade tout en thématisant la séduction s’apparente à une entreprise de séduction, autrement dit, comment Don Juan met en pratique dans la construction de son discours les principes théoriques qu’il y expose.
Il s’agira d’éclairer dans un premier temps le fonctionnement de son entreprise de séduction avant d’analyser le portrait du séducteur ainsi mis en place.
I) Une entreprise de séduction :
Pour DJ, le première personne à séduire est son valet Sganarelle. Sa tirade est donc un long discours argumentatif où se mêlent les armes rhétoriques.
1) énonciation :
Tout d’abord, le choix énonciatif participe de sa stratégie. Il s’agit au première abord d’un discours adressé directement à son valet, présent dès la première ligne. « Quoi ? tu veux [...] »(l.1) . Mais cet interlocuteur n’est convoqué que pour mieux être occulté par la suite. Aucune mention n’en sera faite dans la suite de la tirade dominée par les pronoms