Commentaire composé de dictionnaire philosophique, torture –voltaire
En premier lieu, il s'agit en réalité d'une critique amère du comportement humain .La dextérité avec laquelle Voltaire manie son arme favorite, l'ironie, nous fait bien vite réaliser combien ce dernier écrit le contraire de ce qu'il pense en réalité. Il décrit par exemple la torture du jeune chevalier de La Barre comme s'il s'agissait d'une recette de cuisine : « on lui arrachât la langue, on lui coupât la main, et on brûlât son corps à petit feu. » (L. 23-24) S'il évoquait des carottes et des oignons à la place des mains et des langues, le lecteur n'en serait pas autrement étonné. La femme de ce « magistrat » qui apparemment prend plaisir à exercer la question sur ses concitoyens parvient même à intégrer la torture dans son petit quotidien, comme si le travail de son mari avait été des plus anodins : « Mon petit cœur, n'avez-vous fait donner la question aujourd'hui à personne ? »(L.13-14) Précisément, l'expression « mon petit cœur » est particulièrement malsaine et inappropriée lorsqu'elle évoque le plus légèrement du monde les activités bestiales de son mari. Enfin, Voltaire banalise la