Commentaire composé : La Fontaine, Fables I, 10, 1670. Le loup et l’agneau
La Fable du loup et de l’agneau, écrite en 1670 sous le règne de Louis XIV, dévoile l’affrontement inégal entre deux belligérants et le sort implacable réservé à l’un d’entre eux… le plus faible. A travers ce récit présageant d’une fin inéluctable, la Fontaine dresse un critique cynique du pouvoir en place.
1 – Un affrontement présageant d’une issue inéluctable A) Une présentation ne laissant aucun doute sur la mauvaise foi à venir du loup - Annonce de la morale dès le début du texte : La raison du plus fort est toujours la meilleure (l1) - Un loup à jeun attiré par la faim et plein de rage (l5) - Le champ lexical du loup tend à en faire un « personnage » méchant et sans moral : « animal plein de rage » l8, « bête cruelle » l18
B) Une argumentation se révélant rapidement inutile - Le loup argumente tout d’abord sur le contexte, reprochant à l’agneau de le déranger sur son territoire ((l7) - Puis devant l’argumentation de l’agneau l’accuse de choses que ce dernier aurait été dans l’incapacité de faire (« je n’étais pas né » l20) - Avant de finir par calomnier l’agneau par tout autre moyen « si ce n’est toi c’est donc ton frère » l22, « quelqu’un des tiens »l23, et enfin se place en victime « car vous ne m’épargnez guère vous, vos bergers et vos chiens »l24,25 - Et en utilisant un vocabulaire impératif : « tu la troubles » l18, « je sais » l19,
- Pour enfin justifier sa décision par des rumeurs qu’il aurait entendues « on me l’a dit, il faut que je me venge » l26 2 – Une fable audacieuse car visant le pouvoir monarchique en place
A) L’utilisation de l’allégorie animalière - La Fontaine voyait deux enjeux à la narration de ses fables : un intérêt éthique : la fable édifie et amène à la piété et un intérêt didactique : la fable instruit et enseigne. - Il a cherché à démontrer la puissance de l’allégorie animalière afin de dénoncer