Commentaire composé

« Le Rossignol »
–Verlaine

« Le Rossignol » de Paul Verlaine est un poème tiré de la section « Paysages Tristes » de son premier recueil Poèmes Saturniens paru en 1866. Paul Verlaine est un poète symboliste, qui connaît très jeune, à dix-huit ans, un fulgurant amour pour sa cousine, Elisa Moncomble, mariée. Son amour n’est pas réciproque. Le titre de ce poème, en une phrase, est très évoquant : les rossignol symbolise le chant amoureux depuis l’antiquité grecque.
Comment Verlaine fait de ses souvenirs amoureux de la poésie ? D’une part il le présente dans une atmosphère lyrique, d’autre part il en tire son inspiration pour sa poésie.

Ce poème nous transpose dans un paysage mélancolique où semble n’exister que le poète sous la métaphore d’un arbre (« le feuillage jaune de mon cœur mirant son tronc plié d’aune » v.3-4) pris en assaut pas ses souvenirs, eux-mêmes sous une métaphore, celle d’oiseaux (« oiseaux en émoi » v.1). L’évocation de la couleur jaune, couleur de malaise et de peine, dans le feuillage (« parmi le feuillage jaune »v.3) fait référence à l’automne, saison désignant la vieillesse et le déclin en littérature et évoquant la nostalgie des saisons plus chaudes, époques de jeunesse et de jours heureux. La couleur violette, également évoquée (« au tain violet »v.5), renforce cette atmosphère de solitude : en effet, étant considérée comme la couleur de la douceur et du rêve, on la raccroche à la mélancolie et à la solitude ; de plus elle est présente dans une eau calme et s’écoulant avec douceur prés de l’arbre, près de l’essence du poète, « l’eau des Regrets » (v.5), « mélancoliquement coule auprès» (v.6). Le description de la nuit en renvoie une image désabusée et maussade : « Nuit mélancolique et lourde d’été, / Pleine de silence » (v.17-18), renforcée par l’assombrissement graduel de la lumière : ‘Une lune’ (v.15), ‘blafarde’ (v.16), ‘obscurité’ (v.18) qui traduit le sombrement du poète dans la nostalgie présente dans