Commentaire composé sur « a une passante » de charles baudelaire
Ce poème fait de rimes embrassées jusqu’au vers 8 et de rimes entrelacées du vers 9 à 12 est structuré en deux grandes parties. On remarque une première partie composée de deux quatrains qui ont pour sujet l’apparition de la passante « Une femme passa » (v. 2 à 5) et la réaction immédiate du narrateur qui est transi, incapable de bouger : « Moi, je buvais, crispé comme un extravagant » (v.6) Le narrateur est directement fasciné jusqu’à l’illumination exprimée par « Un éclair » (v.9) aussi lumineux que bref. Puis le poème passe à une seconde partie délimitée clairement par le changement de forme. Effectivement, la deuxième partie est composée de deux tercets ce qui produit un effet de contraste. Cette seconde partie exprime la désolation, la mélancolie qui s’empare du narrateur après le passage éphémère de la passante. « Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ? » Ces deux parties sont séparées par un tiret (v.9) précédé d’une ellipse qui naît de l’emploi des points de suspension (v.9). Cette coupure révèle un renversement de l’apparition de la femme aux divagations du narrateur. L’ellipse représente le désir du narrateur de vouloir omettre un passage de l’histoire ce qui laisse le temps au lecteur d’imaginer ce qui n’a pas été formulé explicitement de différentes façons. Ce peut être une manière de faire durer le moment le plus longtemps possible puisque cette ellipse est suivit de « puis la nuit ! »