Commentaire composé sur l'etranger

1025 mots 5 pages
Jugements critiques

I. Eclairages de Camus sur l'Étranger

« L'Étranger décrit la nudité de l'homme en face de l'absurde. » (Carnets, II, éd. Gallimard, p. 36)
« La Peste a un sens social et un sens métaphysique. C'est exactement le même. Cette ambiguité est aussi celle de L'Etranger. » (ibid., p. 50)
« Dès l'instant où l'on dit que tout est non-sens, on exprime quelque chose qui a du sens. Refuser toute signification au monde revient à supprimer tout jugement de valeur. Mais vivre, et par exemple se nourrir, est en soi un jugement de valeur. On choisit de durer dès l'instant qu'on ne se laisse pas mourir, et l'on reconnaît alors une valeur, au moins relative à la vie. Que signifie enfin une littérature désespérée ? Le désespoir est silencieux. Le silence même, au demeurant, garde un sens si les yeux parlent. Le vrai désespoir est agonie, tombeau ou abîme. S'il parle, s'il raisonne, s'il écrit surtout, aussitôt le frère nous tend la main, l'arbre est justifié, l'amour naît. Une littérature désespérée est une contadiction dans les termes. »
L'Eté, « Enigme » © éd. Gallimard, 1954.

II. Regards de la critique

Une lecture de L'Etranger par Jean-Paul Sartre : « La grâce de l'absurde » :
« On voit donc qu'on ne saurait négliger le côté théorique du caractère de Meursault. De même beaucoup de ses aventures ont pour principale raison de mettre en relief tel ou tel aspect de l'absurdité fondamentale. Par exemple, nous l'avons vu, Le Mythe de Sisyphe vante la "disponibilité parfaite du condamné à mort devant qui s'ouvrent les portes de la prison par une certaine petite aube" - et c'est pour nous faire jouir de cette aube et de cette disponibilité que M. Camus a condamné son héros à la peine capitale. "Comment n'avais-je pas vu, lui fait-il dire, que rien n'était plus important qu'une exécution... et, qu'en un sens c'était même la seule chose vraiment intéressante pour un homme !". On pourrait multiplier les exemples et les citations. Pourtant cet homme

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