Commentaire composé, zola, l'assomoir, le festin de gervaise
2305 mots
10 pages
« Mon but a été scientifique avant tout », affirme Emile Zola dans sa préface à Thérèse Raquin. Ainsi, la publication en 1877 de L’Assommoir, septième roman des Rougon-Macquart, permet à l’auteur d’exposer, à travers le destin tragique et pathétique de son héroïne, Gervaise, ses théories naturalistes. En effet, pour Zola, le romancier a un rôle social à jouer : il doit analyser la société et les hommes, les étudier avec franchise car « c’est de la connaissance seule de la vérité que pourra naître un état social meilleur ». Ainsi, le passage que nous allons étudier se trouve au centre de ces préoccupations, mêlant à la fois la peinture réaliste d’une scène « du peuple » (scène de bistrot), l’évocation de la fatalité, à la fois narrative et humaine à travers l’hérédité des personnages, et la description symbolique et terrifiante de l’alambic, une machine « humanisée » qui précipitera Gervaise dans sa chute. Nous sommes au chapitre II du roman. Trois semaines après avoir été abandonné par son amant Lantier, Gervaise, jeune blanchisseuse provinciale, retrouve Coupeau, un ouvrier zingueur, qui lui propose de boire « une prune » à l’Assommoir, le bistrot du Père Colombe. Coupeau est amoureux de Gervaise et voudrait se mettre en mariage avec elle, mais celle-ci refuse depuis toujours sa proposition. Ils discutent de leurs aspirations commune, une vie calme et tranquille, et de leur crainte de l’alcool, dont ils ont eu à souffrir de ses ravages. Nous étudierons dans un premier temps la manière dont l’auteur fait de ce passage une véritable peinture naturaliste, puis nous évoquerons l’utilisation du relais des regards dans la description que Zola propose de l’alambic. Enfin, nous nous attacherons à démontrer l’importance du thème de la fatalité, à la fois narrative et humaine, qui pèse sur le destin de son héroïne tragique.
La rencontre de Gervaise et Coupeau, au bistrot du Père Colombe, permet au romancier de proposer au lecteur un document réaliste. La représentation