COMMENTAIRE COMPOSE : L’HOMME AU SABLE, E.T.A HOFFMANN

CHAPITRE IV : p 235 « Clara éprouvait un éloignement profond… » à p 238 « Et elle se mit à gémir. »

| | Ce passage que nous allons analyser est tiré d’un conte de l’écrivain allemand E.T.A Hoffmann, qui paraît sous le titre : L’Homme au sable (Der Sandmann), et qui fait partie d’un recueil de contes fantastiques publiés en 1817 sous le nom de Contes Nocturnes (Nachtstücke). Dans ce passage, le héros Nathanaël retourne à la maison paternelle pour retrouver sa fiancée et son ami et beau-frère Lothaire. Mais c’est dans une bien étrange et choquante disposition d’esprit que ces derniers retrouvent leur cher Nathanaël. C’est précisément cet état d’esprit du héros, véritable moteur de la narration et de l’action, que nous mettrons en avant, en étudiant dans un premier temps, l’opposition Clara/Nathanaël : un conflit entre le rationnel et l’imaginaire. Dans un second temps notre analyse portera sur Nathanaël comme poète de l’obsession ; puis nous nous attacherons à révéler la dimension prémonitoire de ce passage.

La lettre de Clara introduit dès le second chapitre un point de vue rationnel sur l’expérience relatée par Nathanaël dans la première lettre (Chapitre I). Cette lettre engage un débat entre rationnel et imaginaire, qui, au même titre que l’incertitude du genre littéraire auquel rattacher ce conte (réaliste ou fantastique ?), plane pendant toute la durée du récit. Dans ce passage particulièrement, on peut rapporter ce débat entre rationnel et imaginaire aux deux figurent antithétiques que sont Clara et Nathanaël. En effet, Clara serait la représentation de cet esprit rationnel et Nathanaël celle de l’esprit perdu dans un imaginaire mystique et angoissant. Cependant la lettre, qui est une manière pour Clara de placer son discours amoureux, se