commentaire composé Antigone
LECTURE ANALYTIQUE
Problématique : comment ce passage met en scène la profération d’un aveu.
I) Deux messages contradictoires
1) Le 1er message : un aveu d’échec
Antigone dicte deux lettres au garde: lignes 1 à 24, elle dicte un premier texte qu'elle demandera au garde de rayer. Qu'avoue-t-elle à la fois au garde qui écrit sous sa dictée et au destinataire absent de cette lettre? D'abord, elle souligne l'amour qu'elle éprouve pour Hémon, le fils de Créon, en s’adressant à lui par ces mots affectueux, intimes: «Mon chéri» (1.10). Deux propositions coordonnées par « et » suivent, deux actions se succèdent ainsi : la première est la mort d'Antigone, et la seconde est la crainte qu’Hémon ne l’aime plus: ce « et » a valeur de conséquence. Le second « et » qui introduit l’idée suivante: «Créon avait raison(I, 15), marque plutôt l’opposition. Autrement dit, cet emploi du « et » qui relie toutes les propositions dictées par Antigone marque un lien logique lâche ce qui traduit le désarroi de la jeune fille et l'urgence de la situation. Antigone avoue que Créon avait raison et, en conséquence, elle ne sait plus pourquoi elle meurt (l.16): cette fois: un lien logique lâche n’est même plus formulé (construction en parataxe I. 15 et 16). Elle avoue donc à Hémon, le destinataire absent, que sa conviction de remplir son devoir en donnant a son frère mort les honneurs funèbres n'a plus de sens pour elle. « (elIe) ne sai (t) plus pourquoi (elle) meur(t )» (I. 16). De cet effondrement du sens de son action: naît la peur (construction en parataxe encore une fois qui fait se heurter plus violemment l'action vaine et sa conséquence). Et la conséquence ultime est ensuite proférée, liée à des mots d'affection encore lignes 18-19), et elle s'oppose radicalement à la situation actuelle: elle va mourir et elle comprend «seulement maintenant combien c'était simple de vivre», D'un côté la mort accompagnée de la peur, et son