Commentaire composé. dom juan (molière) acte ii scène 4
Au moment où Dom Juan évoque les plaisirs que son mariage avec Charlotte devrait lui procurer, surgit la première paysanne séduite par Dom Juan au début de l’acte. L’enchaînement dramatique est habile, puisqu’une seule scène de séduction suffit au spectateur pour comprendre la technique de Dom Juan. L’intérêt est de soumettre le séducteur à la complication de ses aventures, et c’est tout l’objet de cette scène.
I. La scène de virtuosité : le traitement parodique du séducteur
Cela dit, quoique prévisible, l’entrée en scène de Mathurine a bien l’effet d’une péripétie, elle accélère la dynamique d’une action déjà très entraînante. C’est Sganarelle qui donne le signal de la ronde nouvelle : « Ah ! Ah ! »
1. La structure de la scène est rigoureuse et symétrique : une première étape durant laquelle Dom Juan répond à chacune des deux femmes tour à tour. Une seconde étape, plus courte, pendant laquelle il s’adresse à elles ensemble. Une troisième qui marque la déliaison de la structure en miroir : Dom Juan revient à l’alternance des répliques, mais sort, rentre, tandis que Sganarelle est en train de dire pis que pendre de lui. Ce troisième temps reproduit néanmoins le jeu de miroir du premier, mais c’est Sganarelle qui affirme et doit se contredire aussitôt, comme faisait Dom Juan avec chacune des femmes.
2. La dimension comique de la scène repose sur un double système de redoublement. Mathurine répète Charlotte, Charlotte répète Mathurine, certes. Mais c’est surtout Dom Juan qui répète Dom Juan : à la fois celui de la scène de séduction dont il redit le texte, et celui de la scène avec Elvire dont il reproduit la fuite. La symétrie repose pour l’essentiel sur la répétition de la même idée sous une tournure différente : « elle s’est mis cela dans la tête » / « vous ne lui ôterez point cette fantaisie » ; « Je gage qu’elle va vous dire que je lui ai promis de l’épouser » / « Gageons qu’elle vous soutiendra que